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MacTabac

12 avril 2010

Auto-dérision

Dans un instant je sors, je fonce à Austerlitz,
Limoges ne sera pour moi qu'un souvenir
Tel le Gerbier de Jonc ou le vent de Biarritz
Je ne garderai rien de ce précieux saphir.

Le périple lancé, l'image se dissipe
Concentré que je suis sur mes ennuis gastriques
Du dôme, de la tour, qu'importe donc le type
Pourvu qu'en s'affolant la mer reste en sa crique.

Allons, assez mangé, fumons dans les toilettes!
Car foutu pour foutu, souffreteux, je me jette
Dans un curieux plaisir avec ma clope au bec.

Dans mon drôle d'état, ce soir au bord du quai
J'agripperai mon sac et me relancerai
Zigzagant vers mon lit pour y dormir au sec.

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11 avril 2010

Zona

D'une même pâleur le dôme et mon visage
Vont de paire et l'air frais me soulage un instant
Je trime sous l'effet de ce médicament
Dont se foutent les trains qui font vibrer l'étage.

Les trains! Ceux qui s'en vont sont pourtant peu nombreux
Me voilà condamné à zoner dans la gare
Je descends au jardin en m'accrochant aux barres
Et tombe sur un banc pour me calmer un peu.

Un peu... Mais ce n'est rien: je tremble, je frissonne!
"C'est si beau dit la Vie, vois, Limoges bourdonne!"
Mais, Ciel! Délivre-moi de zona maudit!

Je souffre, le vois-tu? Mon faciès est difforme!
Nauséeux, énervé, j'ai l'inquiétude énorme
Qu'en ce dôme l'écho soit celui de mes cris.

20 décembre 2009

M'attendras-tu l'amie

M'attendras-tu l'amie si tu pars au lointain
Si je t'ignore un temps pour rentrer par surprise
Douteras-tu de moi, chercheras-tu ma main
Seule dans ton lit froid maudissant ma traîtrise?

La neige a recouvert les traces de mes pas
Je veux aller partout, n'ayant plus de repères
Ni le temps d'hésiter: lorsque tu me liras
La pluie aura sonné le déclin de cette ère.

Comprends-tu ma folie, entrevois-tu l'effet
Sur mon corps ébloui en ouvrant les volets
De la vue tout à coup d'un monde sans balises?

Enjambant à loisirs les chemins de bon ton
Qui s'imposent à nous, devenant des prisons
Je reviendrai poser à tes pieds ma valise.

12 décembre 2009

Chapitre 3: Le tigron

L'un à l'autre donné avec outrecuidance
Ma belle et moi prenions en charge les plus fous
Mais un jour elle dut mettre un terme à la transe:
« Ma maison va fleurir, et la fleur est de no
us!

Ne reste pas ici, pars, mon amour bancroche,
Laisse le temps grandir près de moi ce tigron
Prends ton plus grand chapeau et remplis ta sacoche
Reviens-nous quand l'hiver aura marqué ton front. »

Alors je suis parti, faquin libre, étonné,
Pétuner chez les forts, dormir chez les goualeuses,
Mon refuge, le soir, allume la veilleuse.

C'est pourquoi le matin je laisse mes beautés
Pour collecter des fleurs dans une large bourse
Et je ponctue de chants ma folle et grande course...

31 août 2009

Témoin

Oh le vide soudain, liberté surprenante
Quand tu tombes d'un coup - bien qu'on t'ait vue venir
Toi qui brouilles, rends floue, la blancheur éclatante,
L'extrême pureté - tu fais tout défaillir!

Dans le brouillard ainsi tu m'emmènes de force
J'accepte. Je connais tes humeurs et ton goût
Ce goût si délicieux qui fait bomber le torse:
"Je suis libre, Monsieur, voyez! J'encule tout!"

A nous deux, mon outil, mon esclave servile,
Que l'exquis sentiment tout juste traversé
Naisse sur le papier de notre union tactile.

Le dur cours de ma vie me guette, me rappelle,
Je te prie d'aboutir! Je vais devoir céder
Laisse moi ce témoin de mes échappées belles!

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18 juillet 2009

Le voleur

Souple et vif le voleur saute la grille close
La nuit est sombre et lui fin, tout de cuir vêtu
Le bruit vite étouffé d'un carreau qu'on explose
Souffle qu'il est entré: à nouveau tout s'est tu.

Le voilà qui discret pénètre dans la chambre
Trouve le coffre et rit admirant le menu
Mais soudain: lumière! Oh! On aperçoit un membre...
Au voleur sur le lit se présente un cul nu!

Reprenant ses esprit aussitôt il dégaine:
"Ta culotte te fuit, voyons, remonte-la!
- Non! Car si tu me tues, je veux mourir par là.

- Voilà qui est risqué mais tu en vaux la peine
Pour la première fois au lieu de me haïr
Ma victime, excitée, demande du plaisir!"

30 juin 2009

Pour qui sonne le glas

Pour qui sonne le glas dans le soir imbécile
Dans la nuit qui s'installe alors que rien n'est fait
Qui donc a pu mourir alors que le temps file
Et que nous attendons, impassibles et niais?

Qui a osé choisir ce moment improbable
Cette heure au goût amer où mon corps irrité
Trépignant d'impatience et pourtant tout est stable
Rêvent d'un peu d'action sans trouver où frapper?

On ne me verra pas, plus tard, à la veillée
Je ne pleurerai pas ce lâche odieux, ce traître,
Fut-ce un noble vieillard, je ne pourrai l'admettre!

Voilà, on va savoir, j'entends dans l'escalier
Le pas du paternel qui entre et sa pâleur
Arrête mes soupirs insolents: "C'est ta sœur".

10 mai 2009

Châteaugiron

Le samedi superbe, allons, comme en quarante!
Je saute dans un car, qu'importe où nous irons
J'ai la gorge esquintée mais la ville est pesante
Et c'est ainsi que j'entre dans Châteaugiron.

Tout de suite un défi: comment repartirai-je?
Les bureaux sont fermés et ne m'aideront pas
Des bourgeois abrutis mon bonheur me protège
Et je m'en tirerai en détournant leurs lois!

Un tour, deux tours, trois tours, quatre tours de l'étang
Mes cheveux vont au vent des regards anguillaires,
Je m'arrête soudain pour mieux me laisser faire.

On me confie sa vie, on me dit ses tourments!
J'écoute tout, j'acquiesce et du pont Mal-y-Passe
Me fend d'un « A bientôt » solide et efficace.

19 avril 2009

Trahison

Quand pointe la fatigue je remercie l'hôte
Salue les invités, enfin quitte la pièce
Mais la porte fermée – et soudain mon cœur saute –
Laisse mon nom passer. Pitié, qu'il disparaisse!

Lui qui me souriait m'attaque quand je sors,
Ah, l'infâme… Salaud ! Comment peut-il oser?
Je ne demande rien, on me condamne à mort,
Et voilà que je meurs sans avoir pu crier!

Puis-je me relever? Je veux combattre encor
Prouver au monde entier que me tuer est un tort
Qu'il faut me soutenir! Que j'ai déjà souffert!

Qu'importe si l'usage et mon cœur à la fois
Disent "Tu ne sais rien! Fuis! Va-t-en! Méfie-toi!"
J'attrape la poignée pour regarder mon frère.

6 avril 2009

L'empire (III)

Le monstre gagne en force utilisant la flemme
Et l’on s’indigne, on crie « Mais mobilisez-vous! »
Bien… Que pourrais-je faire, il est vieux votre thème
Il est flasque, il est traître, il me met à genoux.

Je m’exclame haut et fort « J’aime la liberté! »
Il me répond « Il n’y a pas d’amour heureux. »
Je hurle « Maintenant! Et sans la négocier! »
Il dit « La nuit porte conseil, ferme les yeux. »

Votre système car vous le reconnaissez
Fait que je ne peux voir mes idées obtenir
Un seul petit micro et ceci me fait dire:

Qu’alors non, je ne serai pas mobilisé
Je ferai mon devoir, passerai à la caisse:
Chierai dans l’isoloir, puis serrerai les fesses.

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